La nouvelle donne du transport maritime annoncée sur notre première édition par Philippe Murcia semble se préciser avec une explosion du prix du fret pour nos îles de l’océan Indien.

L’expression « l’union fait la force » serait d’après lui plus que jamais d’actualité.

« Le gigantisme des navires maintenant en opérations sur toutes les mers du globe génère des risques différents d’avant, on l’a vu avec le record de perte dans une tempête sur l’océan Pacifique le 1er décembre dernier de 2000 containers par le navire One Apus appartenant au groupe Ocean Network Express (ONE) dont les actionnaires japonais sont Nippo Yushen Kaisha (NYK), Mitsui OSK Lines (MOL) et Kawasaki Kisen Kaisha (K Lines) naviguant entre Yantian (Chine) et Long Beach, le port de Los Angeles (USA).  Et puis récemment ce blocage de l’Ever Given (400 mètres de long) du groupe Evergreen (Taïwan) avec sa coque d’acier mise en travers dans le Canal de Suez…

Toutes les analyses de risque doivent être retravaillées par les parties prenantes. Les assureurs se font encore plus de souci entre risques de pandémie et incidents de toute sorte avec les milliards d’euros de marchandises transportées par un seul navire porte-containers transportant plus de 20 000 containers, et lorsque les croisières vont reprendre avec les nouvelles unités géantes sortant des chantiers navals pour une capacité de plus de 8000 passagers…

 

Le futur n’est pas garanti dans un contexte d’incertitude économique généralisée

Lors de l’arrivée de la pandémie, avec l’arrêt des usines en Chine et le risque évoqué de l’effondrement de l’économie mondiale, les compagnies maritimes se sont retrouvées face à une interruption quasi-immédiate des réservations de transport de containers et en même temps à la livraison de nouveaux navires qui sortaient des chantiers navals… Elles étaient très inquiètes, c’était compréhensible !

Maintenant que la demande de transport maritime explose au départ de la Chine, la priorité est d’engranger du cash pour payer les nouveaux navires grâce au montant des frets maritimes multipliés par 4 ou 5 en provenance d’Asie vers l’Europe et même vers nos îles de l’océan Indien, car le futur n’est pas garanti dans un contexte d’incertitude économique généralisée aggravée par cette situation de la dette mondiale, géante aussi.
Donc à court terme, le bénéfice net est multiplié par six pour le numéro un mondial : Maersk, en 2020, à 2,9 milliards US$ et tendance identique pour le 1er semestre 2021 pour tous les armateurs de navires porte-containers y compris CMA CGM et MSC. Les frets sont si élevés qu’il y a de la place à présent pour l’affrètement par les clients chargeurs, le groupe français Géodis a été capable de réserver un navire de capacité 1200 containers au départ de Chine à destination de l’Europe ainsi que d’autres opérateurs transitaires belges et suisses avec d’autres unités. Ces nouvelles opportunités liées à la pandémie (cf. notre article dans le JDA N°1) sont aussi encourageantes pour le futur projet envisagé d’un maillage maritime régional dans les îles de l’océan Indien par des acteurs du secteur privé. »