Sollicitée par nos soins, Laurena Erriah, ingénieure et cheffe d’entreprise spécialisée dans la construction écoresponsable, nous livre ses pistes de réflexion sur les facteurs à considérer lorsqu’il s’agit de réduire l’empreinte carbone du bâtiment.

PHOTO Alexandre Karghoo

À l’heure de l’anthropocène, on prend finalement conscience des dégâts irréversibles causés par l’homme sur la planète. Dans ce contexte, nous ressentons de plus en plus un besoin de nous protéger, ainsi que nos familles, des effets du changement climatique. La maison sert de protection contre le climat. Le toit protège et les murs sont des remparts contre les agressions extérieures. Les enjeux sont évidents. L’État mauricien s’est donné des objectifs extrêmement ambitieux pour 2030 à la dernière COP26 : réduire de 40% ses émissions carbone d’ici 2030. Cela doit impérativement passer par une réduction de la demande et de la consommation énergétique, dont 35% viennent des bâtiments au niveau mondial. La consommation d’électricité liée à l’utilisation des bâtiments représente près de 55% de la consommation mondiale d’électricité.

Pour bien faire, il faudrait utiliser pour la construction des matériaux et des techniques les moins polluants possible. Il faudrait tenir compte l’énergie grise de chaque matériau. Il faudrait aussi prévoir le recyclage complet de tous les déchets générés. Il faudrait réduire au maximum l’utilisation de béton, bitume ou autre matériau ayant un impact sur le terrain, et privilégier les déplacements à vélo ou véhicule électrique ou transport en commun. La notion de bien-être à l’intérieur du logement doit aussi être considéré, celle que recherchent tous les acquéreurs potentiels : une excellente insonorisation, une bonne qualité de l’air en intérieur, une température presque constante quelles que soient les saisons, le tout avec un minimum de consommation énergétique. Est-il possible de construire ainsi dans nos iles aujourd’hui ?

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Ingénieure, Laurena Erriah détient un master en Génie civil architectural et urbain de l’Institut des sciences et techniques de Valenciennes. Elle a une riche expérience en tant qu’ingénieure structures en France et à Maurice et a été directrice de son entreprise de 2017 à 2022.