Namita Jagarnath Hardowar est présidente de la Chambre de commerce et de l’industrie de Maurice (MCCI) depuis le 31 mars dernier. Celle qui occupe ce fauteuil important du secteur privé à Maurice est surtout une entrepreneuse qui de toute évidence a su faire sa place dans le monde des affaires à travers son entreprise Institutional Expert Services (IES). Professionnelle des ressources humaines avec une riche expérience à Maurice et dans la région, elle est passionnée par la transmission et la formation. Cette nouvelle responsabilité lui donne l’occasion de continuer davantage sa mission.

Par Alexandre Karghoo

Elle occupe une responsabilité nouvelle et lourde, mais aborde les sujets avec une décontraction et une simplicité appréciables. Cela est sans doute dû à sa formation et son parcours dans les ressources humaines. Sa carrière professionnelle commence chez Air Mauritius, elle y sera membre d’équipage pendant trois ans avant de débuter une succession de métiers dans de multiples secteurs. Elle rejoint CIEL Textile où elle travaillera trois ans. Namita Jagarnath Hardowar est aussi fière d’avoir travaillé pour l’enseigne Continent comme directrice des ressources humaines (DRH) lors de l’ouverture du premier hypermarché de l’île. Deux ans plus tard, elle rejoint le milieu de la formation nationale en rejoignant l’institution paraétatique MITD (Mauritius Institude of Training and development), chargée de former des milliers d’étudiants à différents métiers et de mener des études sur les besoins en formation du marché de l’emploi. Elle y passera 10 ans et occupera diverses fonctions : dans l’administration, la planification de la stratégie de formation professionnelle et vocationnelle nationale, ou en charge de la cellule de recherche. Elle gravira les échelons jusqu’au poste de responsable des ressources humaines puis découvrira le secteur de la finance chez la FSC (Financial Services Commission), la commission régulatrice des services financier, y passant neuf années et mettant en place le département des ressources humaines. L’enjeu étant de constituer une équipe compétente capable d’opérer au même niveau que les opérateurs privés, cela dans un marché de l’emploi très compétitif.

« J’avais ce goût de l’entrepreneuriat »

Riche de ces diverses expériences, Namita Jagarnath Hardowar décide de réaliser un rêve : devenir entrepreneuse et se mettre au service de la formation de professionnels et d’entreprises. « Je m’étais dit que quand je quitterais le secteur financier, je réaliserais mon rêve. (…) j’avais ce goût de l’entrepreneuriat », raconte-t-elle. Avec un partenaire, elle lance l’entreprise Institutional Expert Services en 2015. Si l’entreprise touche surtout le marché national au départ, la visée est d’emblée régionale (continentale). L’entreprise propose des services en formation et des conseils en gestion et renforcement de capacités, avec un accent sur la stratégie, la gouvernance, la gestion des risques, l’éthique, ingénierie organisationnelle, la gestion et le développement du capital humain…
« Nous sommes deux partenaires et nous voulions explorer le marché régional. Nous travaillons avec les entreprises pour déceler les besoins et les lacunes en termes de stratégie ou structuration, dans les procédés et le capital humain grâce à toute notre panoplie de collaborateurs. C’est très customisé… », explique-t-elle.

« Trouver des opportunités avec la crise »

Quels sont les grands axes prioritaires de la MCCI ? D’abord, Namita souhaite rappeler le cadre dans lequel on évolue, un temps de crise, sanitaire et inflationniste. Dans cette situation, le Chambre de commerce et de l’industrie espère que les réflexions soient entamées sur les éventuelles opportunités que présente la crise. La guerre russo-ukrainienne a particulièrement eu un impact mondial sur le commerce et l’industrie, qui concerne plus précisément la Chambre. « L’écosystème a changé et les challenges se sont complexifiés. Dans tout cela, on trouve qu’il est essentiel de déceler des opportunités, en étant positif, mais aussi réaliste », déclare-t-elle.
Pour la nouvelle présidente de la MCCI, le dialogue public-privé est primordial : « un des éléments forts de notre réussite à Maurice a été le dialogue public-privé. Au niveau de la Chambre, nous mettons beaucoup l’emphase là-dessus et cela va continuer », ajoute-t-elle. Le développement inclusif sera haut sur l’agenda de la chambre qui souhaite que la société civile soit davantage impliquée. L’autre élément essentiel est la bonne gouvernance, « à tous les niveaux. La situation est difficile, les ressources limitées, il est essentiel d’avoir une utilisation judicieuse des ressources et cela passe par la bonne gouvernance. Il est essentiel de se rappeler que les bonnes pratiques attirent et encouragent l’investissement. C’est une culture et l’on aimerait que tous, secteurs privé et public ou société civile, adoptent ces principes ».

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