par Michel Brelivet

Certains touristes de l’océan Indien en mal de dépaysement et adeptes d’horizons lointains penseront immédiatement à cette station balnéaire de la Jamaïque connue pour ses plages de sable blanc (presque aussi belles que celles de nos îles), ses bateaux de croisière, ses hôtels de luxe et ses langoustes de deux à plusieurs pattes qui fréquentent ses eaux chaudes et turquoises tout comme ses trottoirs…

Mais Montego Bay c’est aussi et surtout le lieu où a été signée en 1982 la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM). Certains me diront ou m’écriront qu’on se fiche un peu de ce qui a été signé dans les Caraïbes il y a 40 ans… Ils auraient tort !
160 Etats sont signataires de cette Convention.
Les Etats-Unis ainsi qu’une poignée de pays n’ont pas souhaité y adhérer. Ceci, pour de multiples raisons politiques.
J’attire particulièrement l’attention des lecteurs du Journal des Archipels sur l’Article 76 de la Convention et ses alinéas. Que disent-ils ?

Donc, en résumé, la possibilité pour un Etat de faire valoir ses droits souverains dans la limite des 200 miles nautiques, soit 370 kms de ses côtes et surtout la possibilité d’une exploitation de ses richesses contenues tant dans son sous-sol marin que de ses ressources halieutiques.
Certains (les mêmes) me diront sans doute : « c’est bien, mais on s’en fiche un peu car on n’est pas vraiment concernés »… Ils auraient encore tort !
La Zone Economique Exclusive de la France est de 10 186 526 kilomètres carrés, soit environ près de 20 fois sa surface terrestre, ce qui la place en deuxième position mondiale derrière les Etats-Unis qui cumulent 11 300 000 kilomètres carrés, suivis (d’assez loin) par la Russie et le Royaume Uni.
La Z.E.E française est répartie sur l’ensemble des mers et océans du globe via ses territoires ultra-marins. L’IFREMER et quelques autres Instituts travaillent d’arrache-pied à augmenter encore cette Z.E.E et soumettent régulièrement leurs études auprès de la Convention. Ce travail complexe porte des résultats la Z.E.E s’agrandit grâce à l’extension du plateau continental des îles et territoires d’Outre-Mer.

Lire l’analyse complète sur notre édition du JDA actuellement en vente à Maurice – La Réunion – Madagascar – Les Comores…

Michel BRELIVET
est expert en économie bleue et intelligence économique. Breton, spécialiste en logistique internationale, il travaille à Brest pendant 15 ans aux missions scientifiques menées par l’IFREMER et ses partenaires internationaux sur toutes les mers du Globe. Il conduit la logistique internationale de construction de plateformes pétrolières « offshore» pour SEDCO-FO- REX. Il rejoint notre région en 2000 (C.E.O MADETRANS INTERNATIONAL Mayotte & Océan Indien), avant de par- courir l’Afrique (TASK FORCE MANAGER (Company NAWEC en Gambie – Sénégal – Mali), puis DIRECTEUR TRANSIT– PROJETS & LOGISTIQUE INTERNATIONALE (Groupe MARILL, Corne de l’Afrique) où, basé à Djibouti, il intervient notamment dans l’assistance au Projet gazier de TOTAL au Yémen et contribue à la lutte antipiraterie (mission Atalante) au large de la Somalie. Il est depuis 2005 CEO de GROUPE LATITUDES SUD (www.groupe-latitudes-sud. com), groupe de sociétés spécialisées à l’International et travaillant surtout en Afrique & océan Indien.