Du 17 au 21 octobre derniers, une délégation du secteur privé de la région Pacifique, principalement du secteur de la pêche était présente à Maurice pour une mission économique coordonnée par Business Mauritius et sous l’impulsion du secrétariat du Forum des îles du Pacifique (FIP). Il s’agit de l’équivalent de notre Commission de l’océan Indien pour 18 îles du Pacifique (États-membres). Zarak Khan, qui faisait partie de la délégation et directeur des programmes du secrétariat du FIP, nous parle des retombées de cette visite.

PHOTO Alexandre Karghoo
Zarak Khan (en médaillon) est directeur des programmes pour le secrétariat du Forum des îles du Pacifique.

Le journal des Archipels : D’où vient cette initiative ?
Zarak Khan :
L’initiative est née après que le secrétariat du Forum des îles du Pacifique (SFIP) ait conceptualisé et organisé le premier symposium virtuel sur le financement du commerce dans le Pacifique en partenariat avec le Centre du commerce international, l’Union africaine, le Secrétariat du Commonwealth, l’Union européenne, Organisation des États de la Caraïbe orientale et Afreximbank (la Banque africaine d’import-export, une institution panafricaine de financement du commerce) en mars 2021. Business Mauritius avait été identifié comme un partenaire potentiel par l’intermédiaire du Dr Raj Makoond, son ancien CEO (directeur général).
Le symposium a permis la formation de vingt-quatre participants du secteur privé sur la rédaction de projets bancables, menée par le Centre du commerce international et à partir de là, l’un des principaux résultats a été le renforcement de la compétitivité du secteur privé du Pacifique dans le commerce régional et mondial à travers le commerce sud-sud ou entre les pays d’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique.
De là, le SFIP a lancé l’idée au Dr Raj Makoond qui a gracieusement parlé au CEO de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan, de la possibilité de commencer et de renforcer notre partenariat par le biais d’un cadre de coopération qui a ensuite été conclu et signé en février 2022.
Je profite également de cette occasion pour remercier, au nom du Secrétaire général et de la haute direction du SFIP, le Secrétariat du Commonwealth et la délégation de l’Union européenne pour le Pacifique pour leur soutien financier aux délégués du secteur privé et qui ont fait de cette mission un grand succès.

« Mieux identifier et relever les défis… ensemble ?»

JDA : Quels étaient les objectifs de cette mission ?
ZK :
Il a été convenu que la première phase de cette coopération comprendrait le déploiement du programme d’échange d’apprentissage entre les membres du Forum et Business Mauritius. Les principaux objectifs de la mission étaient d’établir une coopération entre le secteur privé du Pacifique : les entreprises, l’industrie et les organisations d’employeurs, et Business Mauritius qui est l’organisme représentant du secteur privé à Maurice ; de baser les activités du programme d’échange sur des domaines thématiques spécifiques afin de mieux identifier et relever les défis, et les priorités du secteur privé du Pacifique.
Le domaine thématique du premier programme d’échange était l’industrie de la pêche. Les objectifs comprenaient : l’apprentissage de l’industrie par les pairs, la pénétration de nouveaux marchés d’exportation, la recherche d’investissements étrangers, la promotion des produits du Pacifique, l’expansion des opérations à l’étranger, la recherche d’expertise et ressources techniques, l’identification d’homologues commerciaux pertinents à Maurice pour les visites de l’industrie, le réseautage interentreprises et, en tant que programme, l’action pour le bénéfice réciproque en partageant les meilleures pratiques entre les industries respectives.

JDA : Avez-vous déjà identifié dans quels domaines nos pays et nos entreprises pourraient coopérer ?
ZK :
Les résultats les plus saillants ont été de proposer des partenariats accrus avec des institutions avec lesquelles nous avons eu des réunions, telles que le Climate Finance Hub (organe du Commonwealth qui aide au niveau de la finance climatique), la Commission de l’océan Indien (COI) et l’Institut océanographique de Maurice. Concernant les entreprises, je suis heureux de vous informer qu’à travers le programme, une société mauricienne a déjà manifesté son intérêt à investir aux Fidji.
D’autres domaines de coopération discutés pour examen étaient l’accès au marché, l’accès au financement pour les petits États insulaires en développement, le changement climatique, le réseau de partage d’informations sur la sécurité maritime, l’économie bleue, l’accord sur les subventions à la pêche et la culture.