Questionnée à propos du phénomène de kéré* dans le sud du pays, Baomiavotse Vahinala Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable reconnait que ce n’est pas un phénomène nouveau. Aggravé par le réchauffement climatique, il n’est pas une finalité et des solutions existent comme la mise en place d’une « ceinture verte ».

« Je vais commencer par l’histoire du kéré. Il a eu lieu pour la première fois dans le grand Sud en 1932. Donc c’est un phénomène qui est centenaire, mais le territoire du Grand Sud, notamment l’Androy et une partie de l’Anosy, font partie de ces territoires frappés de plein fouet par l’injustice climatique.
En matière d’approche pour traiter le Kéré, il faut remarquer que l’Etat Malagasy a complétement changé de paradigme. Nous ne voulons plus parler d’approche humanitaire mais d’approche par la résilience. Comment aider les territoires à être plus résilients face au changement climatique, comment accompagner la population pour qu’elle puisse s’adapter à la nouvelle donne et comment apporter des solutions in situ. Les actions menées visent à ce que les populations ne soient plus obligées de se déplacer, de migrer dans d’autres régions.
En organisant le colloque « PEM Sud », les responsables publics sont venus cerner les besoins et mettre au point les types de projets à développer, que ce soit sur la question de l’adduction d’eau que sur les questions agricole et d’élevage, et aussi concernant la restauration écologique parce que le Sud est devenu très aride et a besoin d’être reverdi. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre grand projet vert de l’Androy, appelé aussi la ceinture verte. Il s’agit de reconstituer les écosystèmes qui manquent à cette région pour retrouver sa vitalité écologique et surtout pour pouvoir accompagner son développement dans les années et les décennies à venir. L’enjeu est énorme est c’est bien la première fois que l’Etat Malagasy va affronter le problème à la base ».

Lire l’ITV complète de Mme la ministre sur notre édition du magazine distribuée actuellement dans toute la région.

*le kéré est le mot qui désigne la famine consécutive aux périodes de sècheresses récurrentes dans l’extrême sud du pays.

Par nos correspondants à Madagascar : Tsirisoa Rakotondravoavy & Liva Rakotondrasata
(Propos recueillis en septembre, avant l’organisation de la COP 26.)
Photo : MEDD