L’île de Petite Terre, naguère paisible zone résidentielle, est en proie à une violence inouïe.

photo : J.Rombi

La violence s’amplifie à Mayotte, mettant la population au bord de la guerre civile et annihilant ainsi toute action de développement. Une situation explosive dénoncée depuis une bonne décennie par les forces vives du département français dans une relative indifférence des autorités.
A lire ci-après, l’énième cri d’alarme des élus mahorais.

 Mamoudzou, le 24 janvier 2021

Communiqué commun des élus de Mayotte sur les 3 assassinats du week-end :

Le gouvernement doit mettre fin à son indifférence à l’égard des mahorais et agir avec fermeté contre la barbarie

Trois personnes ont été assassinées à l’arme blanche en trois jours à Mayotte, dont deux adolescents de 15 et 14 ans. C’est un nouveau choc pour la population de l’île qui est durement éprouvée par une augmentation sans précédent de l’insécurité et des violences qui frappent aveuglément toutes les catégories de personnes depuis 2 ans.
Dans les domiciles, dans les quartiers et les villages, dans les écoles, sur les routes, dans les entreprises, les habitants vivent la boule au ventre. En quelques années, Mayotte a évolué d’un territoire des plus paisibles à la région où le taux d’homicide par habitant est le plus élevé d’Europe (Eurostat 2020 – 5,3 homicides pour 100 000h contre 0,7 en moyenne en Europe).

Désormais, comme ce week-end en Petite-Terre, le meurtre entraine le meurtre et les règlements de compte s’enchaînent, notamment entre étrangers, plongeant le territoire dans une spirale infernale d’assassinats et de destruction, sans aucune réaction à la hauteur de la situation.
Mayotte a été oubliée lors de la planification vaccinale contre le coronavirus (seule région française privée initialement d’un super-congélateur), est ignorée particulièrement par son ministre des outremer malgré les 2 visites récentes de ce dernier dans l’océan Indien pour lutter contre des risques mineurs d’arrivée de boulettes d’hydrocarbure ou pour regarder des pompiers éteindre des feux de forêts à la Réunion, alors qu’au même moment, dans le 101ème département, des corps étaient mutilés à la machette.
Les reports successifs depuis plusieurs mois d’importantes visites ministérielles pour annoncer les mesures nécessaires et la montée en puissance des moyens de lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine attestent de l’indifférence d’une partie des autorités politiques et administratives nationales vis-à-vis des Français de Mayotte.
Le gouvernement doit assumer sa compétence sur toutes les parties du territoire national, y compris Mayotte. Il se doit d’agir sans délai et avec résolution en matière de lutte contre les bandes violentes armées qui accablent les populations du 101ème département.
Les venues du ministre de l’intérieur, du garde des sceaux et du ministre des outre-mer ne peuvent plus être différées.

Le Député Mansour KAMARDINE                   La Députée Ramlati ALI

Le Sénateur Abdallah HASSANI                     Le Sénateur Thani MOHAMED SOILIHI

Le Président du Conseil départemental        Le Président de l’Association des Maires
Soibahadine Ibrahim RAMADANI                  Madi MADI SOUF