A Port Louis, au cœur du centre historique, un bâtiment fait de vieilles pierres taillées a été réhabilité au grand bonheur des amoureux du patrimoine. Là, dans la House of Digital Art, l‘art contemporain redonne vie à ce site historique aux murs patinés par les ans.

Cette rencontre entre l’Histoire et le présent vaut déjà le détour, mais l’exposition qui se découvre en déambulant dans un savant agencement de labyrinthes animés de sons et de couleurs, prend ici une dimension particulière.
On y fait un voyage dans le temps et l’espace.
Le temps d’abord, géologique, qui peut se découvrir par la narration de textes en anglais ou en créole (les traductions en français sont accessibles via des QR Code).
L’espace, avec des voyages interstellaires qui vous ramènent, en quelques éclairs, sur cette partie du monde et dont le visiteur se prend au jeu de la façonner de ses mains.
Le tout en totale interactivité puisque le spectateur se fait acteur en utilisant ses doigts ou encore son smartphone ou sa tablette pour scanner et participer. Un temps il devient artiste de cette immense œuvre digitale.

Une expérience de l’ubiquité qui vous transporte en Lémurie.

 

Enfin, en marge du temps et de l’espace, il est possible de faire l’expérience de la parhélie, ce phénomène optique issu d’une tache lumineuse due à la réfraction des rayons du soleil.
Là, à l’abri d’une case en tôle conçue par l’artiste réunionnaise Stéphanie Brossard, la lumière du soleil de New Delhi (terre commune à beaucoup de Mauriciens) est reconstituée en direct, comme si on était là-bas, dans la capitale indienne. Une expérience de l’ubiquité qui vous transporte sur cette terre mythique : La Lémurie car il faut dire que l’instigatrice de cette exposition, Astrid Dalais, a puisé son inspiration auprès du grand Malcom De Chazal.
L’artiste mauricien aux multiples talents, disparu en 1981, n’a t’il pas écrit Petrusmok, ce roman surréaliste où il décrit son Ile Maurice bien-aimée comme le sommet d’une Atlantide indianocéanique en partie engloutie. Un territoire intemporel, entre midi et minuit, comme l’aurait déclaré un autre grand artiste mauricien, Edouard Maunick, qui prend vie grâce à la réalité augmentée de cette exposition.

A suivre sur notre prochaine édition du magazine.
Jacques Rombi

 

Laves du Temps by Kid Kreol & Bougie credit photo Yannick Mootoosamy

L’expo fermera ses portes le 16 mars prochain afin de préparer la prochaine saison, intitulée « Toutes les îles sont des arbres », qui débutera le 5 avril.

A voir au 6, rue Edith Cavell, à Port-Louis,
heures d’ouverture :

– mardi à jeudi de 10:30 à 17:30 

– vendredi et samedi de 10:30 à 23:00