LE CEO de l’EDB (Economic Development Board*) a répondu à nos questions relatives à l’énergie fossile à Maurice.
L’intégralité de son interview est à retrouver dans notre prochaine édition du magazine papier.

« Les produits pétroliers représentent environ 20% de nos importations totales. Nos secteurs les plus énergivores sont le transport et le secteur manufacturier et représentent presque 70% de notre consommation énergétique totale. Comme annoncée dans le dernier budget, la première phase est de décarboniser notre production électrique. L’électrification et la modernisation de notre secteur de transport aura pour effet de réduire d’avantage notre dépendance sur les produits pétroliers.
D’autre part, en encourageant les ménages et autres acteurs économiques, notamment industriel et commercial, à produire de l’électricité pour leur propre consommation à travers des sources renouvelables, une décroissance de nos importations en énergies fossiles est préconisée.

A la question : « l’augmentation du prix de l’essence a-t-elle pour ambition d’inciter à acheter des véhicules électriques ? », le CEO précise :

« Une augmentation du prix de l’essence est un des facteurs qui peut inciter les consommateurs à se tourner vers les véhicules électriques. Le Ministère de l’énergie et des utilités publiques a publié en 2018 un rapport sur l’intégration des véhicules électriques pour Maurice.
L’introduction du métro est un pas majeur dans l’électrification de notre système de transportation. L’extension de la ligne du métro et les subsides annoncées dans le budget sur les bus électrique accentuera ce processus.
Il faut noter que plusieurs grands producteurs automobiles ont déjà annoncé leurs intentions de passer à une production 100% électrique à l’horizon 2025- 2030. Parmi eux, on retrouve Jaguar, Mini, Volvo et d’autres.
De plus, le droit d’assise sur les véhicules électriques qui varie entre 0 à 15% comparé à 60% et plus sur les véhicules conventionnels est une incitation additionnelle pour l’électrique. Le Budget 2021/2022 fait aussi provision pour les stations de chargement rapide, ainsi que la possibilité de déduction fiscales aux propriétaires de véhicules électriques pour investir dans les unités de chargement à base d’énergies renouvelées pour préparer la transition.
Malheureusement, le coût d’achat d’un véhicule électrique est toujours au-dessus des véhicules conventionnels et peut paraitre dispendieux si l’on ne s’arrête qu’a ce chiffre. Il y a un travail de sensibilisation à faire sur le coût d’achat comparé au coût total d’exploitation d’un véhicule durant sa durée de vie, qui revient moins à un propriétaire de véhicule électrique comparé à un propriétaire d’un véhicule conventionnel ».

* Le mandat de l’EDB est, entre autres, de fournir un solide soutien institutionnel à la planification économique stratégique et d’assurer une plus grande cohérence et efficacité dans la formulation des politiques économiques ; promouvoir Maurice comme un centre d’investissement et d’affaires attrayant, une plate-forme d’exportation compétitive ainsi qu’un centre financier international (SFI) ; agir en tant que principale institution responsable de l’image de marque du pays pour la promotion des investissements ; et faciliter les investissements entrants et sortants et assurer un environnement commercial propice.

Propos recueillis par Jacques Rombi
Photographie : Fabien Dubessay