Les pods (noms donnés pour désigner les groupes de cachalots ou tribus) de cachalots vivent en famille sous la responsabilité d’une matriarche. A Maurice, nous avons la chance d’avoir un pod sédentaire puisque les femelles et les juvéniles restent au large de nos côtes en longueur d’année
La matriarche nommée Irène-Gueule-Tordue vient de voir sa famille s’agrandir avec la naissance de Chiho.

Image MMCO

« Cette année nous avons constaté la naissance de deux cachalots dans ce groupe qui vit à Maurice et que nous étudions depuis 2009 » explique, sourire aux lèvres, Hugues Vitry, président de la Marine Megafauna Conservation Organisation Mauritius (MMCO)*.
En février, ce fut Andreas, un jeune mâle, qui est né dans les eaux mauriciennes, puis en août dernier, c’est une femelle dénommée Chiho qui est née dans l’ouest de l’île…
Soulignons que la MMCO, financée par MRIC (Mauritius Research and Innovation Council) dispose d’autorisations spéciales pour se mettre à l’eau et observer les animaux. C’est ainsi qu’Hugues Vitry et son équipe a pu identifier le sexe des animaux, ce qui est impossible depuis la surface…
« La naissance d’une femelle cachalot, c’est quelque chose d’exceptionnel », pour lui.
En effet, ici la population est de l’ordre de 30 à 35 individus, c’est une petite population et les mâles quittent le pod à l’âge de 9 ou 10 ans pour vivre en solitaires dans les mers du sud. Donc ils ne sont plus comptés dans les animaux résidents alors que les femelles restent toute leur vie dans les eaux mauriciennes, pour 70 ans environ…
En plus ces dernières années, on a constaté plus de naissances de mâles, ce qui fait que la population stagne. Donc cette naissance est quelque chose de formidable…

*MMCO oeuvre à la protection des baleines, tortues de mer et requins dans les eaux mauriciennes. Le Maubydick Project a été lancé en 2011 pour réaliser des études sur ces espèces, en partenariat avec Megaptera, Blue Water Diving Centre Limited, Label Blue, Longitude 181, Teria and Exagon et Un Océan de vie.