Justice a été enfin rendue pour le meurtre de Henri Rakotoarisoa, activiste environnemental assassiné à Moramanga au mois de juin dernier.

Photo (J.Rombi) : déforestation dans la région de Moramanga

Les auteurs de ce crime ont été condamnés à des travaux forcés à perpétuité lors du procès qui s’est tenu à Ambatolampy la semaine dernière. Sur les trente-cinq personnes présentées devant la barre, huit écopent de la peine maximale.
Ces huit individus font partie des ceux qui ont avoué leur crime bien que leur implication dans cette affaire soit à des degrés différents. Leur peine sera assortie d’un paiement de 40 millions d’ariary (environ 9000 € NDLR) de dommages-intérêts en faveur de la famille de Henri Rakotoarisoa. Le juge d’Ambatolampy a par ailleurs décidé de condamner à trois ans de réclusion criminelle deux autres personnes pour non-assistance à personne en danger. Deux autres ont quant à eux été relaxées au bénéfice du doute.
Le reste a été acquitté, aucune charge n’ayant pas pu être retenu contre eux.

L’exploitation illicite du bois au centre de l’affaire

La plupart des accusés dans cette affaire sont des cultivateurs. Ils auraient senti leurs intérêts menacés par les dénonciations faites par Henri Rakotoarisoa, de son vivant, concernant notamment l’exploitation illicite des bois dans la forêt primaire de Moramanga. L’idée d’assassiner cet homme de 70 ans venait d’une personne et les autres l’ont suivi. Finalement, c’est la foule qui s’en est pris à ce président du groupement de protection de l’environnement, la VOI Mialo, à Moramanga.
Cette association locale protège le dernier vestige de forêt primaire entre trois districts : Moramanga, Manjakandriana et Andramasina.
Cette condamnation est une grande première à Madagascar dans la mesure où les mis en cause dans des affaires semblables ont toujours pu échapper à la justice. L’implication des partenaires techniques et financiers dans la dénonciation des faits, l’envoi immédiat par l’Etat d’une mission sur place pour mener une enquête et la campagne de dénonciation sans relâche effectuée par la société civile ont ainsi porté leurs fruits.
L’AVG et son président, Ndranto Razakarimanana a manifesté sa satisfaction à l’issue de ce verdict.
L’ONG avait dépêché deux avocats lors du procès pour soutenir la partie civile qui est est la famille du défunt. Elle avait demandé la condamnation à perpétuité des malfaiteurs.

Source : Flash infos