Rien n’y fait ! Voilà des siècles que la Grande Ile brûle sous l’effet conjugué d’une soi-disant culture traditionnelle visant à brûler les terres pour les rendre plus fertiles (et accessoirement permettre aux troupeaux de zébus de brouter les jeunes pousses d’herbes pendant la saison des pluies qui suit dans quelques semaines).

Depuis quelques années ce réflexe traditionnel est aggravé par des actions pyromanes qui sont le fait de réactions hostiles au pouvoir. Le feu de forêts à Madagascar c’est un peu l’équivalent des incendies des supermarchés et des voitures lors d’émeutes en Europe…
Aux incendies massifs de ces dernières semaines qui ont ravagé plusieurs régions des hautes terres, on préfère accuser, comme tout le monde, le réchauffement climatique !
Mais il y a une autre conséquence à ces feux géants : le retour de la peste !

« Les feux de brousse et de forêt enregistrés ces trois dernières semaines ont pour conséquence la recrudescence des cas de peste », a déclaré le ministère de la santé publique.
En effet entre 3 à 5 nouveaux cas par semaine ont été recensés entre le mois de septembre et début octobre.
Résultat, 20 districts sont fréquemment touchés par la peste à Madagascar : ceux situés sur les hautes terres là où le milieu est favorable à la survie des rats porteurs de la maladie. Citons par exemple : Ankazobe et Vakinankaratra, mais aussi Ambilobe, dans le nord du pays.
Le ministère de la santé fait état de 134 cas confirmés au niveau de ces 20 districts entre le 1er août 2021 et le 16 octobre 2022 ainsi que 32 décès.
La déforestation massive pousse les rongeurs à quitter leur habitat naturel et à migrer vers les villes.
La peste (principalement la peste bubonique, d’après l’Institut Pasteur de Madagascar) reste une maladie endémique dans la Grande Ile avec 75% des cas mondiaux d’après l’OMS.