Cette fois la situation semble incontrôlable et malgré les appels au secours de la population civile et des journalistes depuis des années, l’Etat français reste sourd et continue les mêmes erreurs.

Les reconduites à la frontière d’une population en situation irrégulière (23000 l’an dernier pour la bagatelle de 61 millions d’euros) sont annoncées par les hauts fonctionnaires, ministres en tête, comme de grandes victoires. Sauf que vu de Paris et sans une connaissance du terrain, la situation est comparable à celle d’essayer de vider l’océan avec une petite cuillère. Rien n’y fait et les départs de populations victimes de la déliquescence des situations économique et politique de leurs pays d’origine ne font que se multiplier. Mayotte est victime de son succès : îlot français de prospérité (toutes proportions gardées), dans un océan où règnent la misère et l’anarchie, il ne peut qu’attirer des millions de gens prêts à mourir pour traverser une partie du Canal de Mozambique. Pourtant ce ne sont pas ces migrants qui sont directement responsables de la situation explosive, mais leurs descendants qu’ils ont abandonnés sur place depuis 20 ou 30 ans. Profitant d’une des nombreuses failles du système français qui veut qu’un mineur ne soit pas expulsable, Mayotte se retrouve aujourd’hui avec des milliers de ces enfants devenus adultes, ayant grandi dans les rues, sans parents ni repères et n’ayant comme seule « ambition » que de casser et piller tout ce que la société de consommation affiche sur des panneaux géants.
Trois morts sont à déplorer depuis le début de l’année et ce n’est malheureusement pas terminé. A l’heure où nous bouclons cette newsletter, des comités villageois s’organisent en auto défense et des manifestants reprennent les mêmes armes, avec la même haine farouche que leurs agresseurs.
Il faut dire que la récente annulation de la visite du Garde des Sceaux, Eric Dupont Moretti, est perçue comme une lâcheté, un abandon des Mahorais assez incompréhensible d’ailleurs car Paris a tout fait pour intégrer Mayotte dans le giron républicain, (à la demande massive des Mahorais faut-il rappeler).

Jacques Rombi
(photo : LNM)

Cet appel au secours des maires de Mayotte au Premier ministre en dit long sur le degré de désespoir qui règne à Mayotte (extraits de « Les Nouvelles de Mayotte) :