L’accord Chine-Maurice devrait avoir une incidence bénéfique directe pour Tamatave par lequel transitent les produits manufacturés à Madagascar vers Port-Louis. (photo DR)

Si les grandes crises créent de nouvelles opportunités, la crise sanitaire et économique actuelle devrait rebattre les cartes pour les ports maritimes de l’océan Indien, et ceux de Madagascar auront tout à gagner dans une vision d’ensemble régional et surtout en s’orientant vers l’Afrique.

Les accords commerciaux récents entre des pays de la région et ceux d’autres continents devraient en effet ouvrir de nouvelles voies de croissance pour les ports malgaches. L’accord commercial de libre échange signé entre la Chine et l’île Maurice en 2018 est entré en application cette année. L’île Maurice en sera le premier bénéficiaire* avec des facilités sur des droits de douane, mais des pays comme Madagascar où résident des industries mauriciennes, comme dans le textile, pourront en bénéficier. Le volume d’échange commercial entre la Chine et l’île Maurice était de 842 millions de dollars en 2018, avec seulement 37 millions de dollars d’exportation mauricienne vers le géant asiatique. L’accord devrait ainsi avoir une incidence bénéfique directe pour le port de Tamatave par lequel transitent les produits manufacturés à Madagascar vers Port-Louis. Cette ligne et l’accord cité devraient également dégager des débouchés pour d’autres produits bruts ou semi-finis comme l’agroalimentaire malgache vers la Chine via des manufactures à Maurice qui vont augmenter leurs demandes sur les produits concernés par l’accord avec la Chine : le textile, l’acier et d’autres produits manufacturés. L’énorme demande chinoise sur ces produits est connue et l’accord mis en application récemment est un premier signal pour cette opportunité réelle pour les deux îles de l’océan Indien.

*Maurice bénéficiera d’un accès immédiat en franchise de droits au marché chinois sur quelque 7 504 lignes tarifaires. Les droits de douane sur 723 lignes tarifaires supplémentaires sont progressivement supprimés sur une période de 5 à 7 ans depuis du 1er janvier 2021. Dés cette année, un contingent tarifaire de 50 000 tonnes de sucre sera mis en place progressivement sur une période de 8 ans, avec une quantité initiale de 15 000 tonnes.