L’interview de Jean Louis Robinson*, actuel ambassadeur de Madagascar en Chine, est passée quasi inaperçue sur la chaîne chinoise de langue française CGTN ce mois de juin. Pourtant, ce médecin qui fait partie des rares Sages du pays qui devraient être mieux écoutés, a souligné un sujet porteur d’espoir pour la filière agricole.

« Nous étions exportateurs de riz de qualité avant l’Indépendance, mais depuis les années soixante, les infrastructures se sont dégradées, la production a baissé et nous devons maintenant en importer 300 à 400 000 tonnes par an ». D’emblée le Sage ne fait pas dans la dentelle, surfant sur la mode du politiquement correct comme le font beaucoup de ces collègues politiciens, en proie à une exigence de repentance des Occidentaux, aux relents de mendicité… Pour lui, la colonisation n’est pas la cause de tous les maux du pays, c’est un autre débat qu’il a l’intelligence d’occulter pour parler plutôt d’avenir : « l’espoir aujourd’hui tient sur les variétés de riz hybride développées par nos amis chinois : avec une production de 3 à 7 tonnes à l’hectare contre moins d’une aujourd’hui, Madagascar va vite redevenir exportateur ».
Le riz hybride est expérimenté depuis 14 ans à Madagascar où il occupe 120000 hectares de rizières employant environ 20000 paysans.
Néanmoins, la réalité des faits et des chiffres ne doit pas nous empêcher de rester vigilants : les amis chinois (frères pour Jean Louis Robinson, fier de ses origines en partie chinoises) font ils toutes ces actions de développement uniquement sous le sceau de l’humanisme et du principe « gagnant-gagnant » ? A suivre dans les années à venir !

*Jean-Louis Robinson est un métis franco-sino-malgache. Il possède d’ailleurs la double nationalité française et malgache. Médecin de formation, il fut ministre de la Santé puis de la Jeunesse, de la Culture et des Sports sous la présidence de Marc Ravalomanana entre 2007 et 2009.

 

Jacques Rombi