Franchement, au Ministère de l’Outre-mer, Mayotte restera toujours pestiférée ! Enfin nos camarades réunionnais aussi.

Sur France Info vendredi matin, Sébastien Lecornu, locataire de la rue Oudinot, déclarait péremptoire que les motifs impérieux n’étaient plus nécessaires pour se balader outre-mer dès le 9 juin. Une sacrée bonne nouvelle, car effectivement, voir Mayotte et la Réunion traitées différemment que la Corse ou les Antilles, était insupportable.
A Mayotte, le variant sud-africain était l’excuse idéale pour nous brider et nous empêcher de voyager. L’histoire de demander au préfet l’autorisation de voyager (qui a heureusement été supprimée) constituait déjà une entrave à la liberté de circuler, pourtant inscrite dans le marbre de la Constitution. Les français n’étaient pas dupes, toute ces restrictions imposées sous couvert de pandémie, permettaient au gouvernement de tenir le bon peuple de France en laisse courte… Mais les DOM-TOM avaient droit à un traitement spécial, surtout Mayotte et la Réunion.
Seulement voilà, si les motifs impérieux étaient indispensables tant que l’état d’urgence sanitaire était en cours, la levée de cet état d’urgence par décret du 2 juin dernier, mettait donc fin de facto aux motifs impérieux. Or malgré l’état d’urgence sanitaire pour se rendre en Corse, nul besoin de motif impérieux, un test PCR était suffisant.
Pourquoi Mayotte devait-elle être bridée plus que les autres départements insulaires ? Mayotte, avec l’obligation de déclarer son voyage en préfecture six jours avant le vol, d’avoir un motif impérieux et un test PCR négatif, en avec en prime une septaine obligatoire à l’aller comme au retour, avait donc droit à un traitement véritablement spécial et on se demande toujours pourquoi. A cause du variant sud-africain ? Belle excuse, qui ne tient pas du tout, puisqu’il est arrivé en métropole aussi… Bref, Mayotte et la Réunion étaient particulièrement stigmatisés.
Lecornu annonçant la fin des motifs impérieux sur France Infos vendredi était donc enfin une « délivrance ». Mais patatras ! Conscient d’avoir fait une bourde, il a demandé à ses services un rétropédalage express pour dire dans un communiqué alambiqué qu’il s’était planté mais bien entendu sans le reconnaitre, puisque c’est le bon peuple de Mayotte et de la Réunion, qui avait mal compris. Monsieur le ministre vous ne vous foutez pas un peu de nous ? Pour faire joli, il a expliqué que seuls les vaccinés complets c’est-à-dire ayant eu les deux doses peuvent voyager avec un seul test PCR négatif et donc sans motif impérieux et sont dispensés de septaine. Pour les autres, le motif impérieux reste obligatoire de même que la septaine. Sans blagues ? Mais pourquoi ne pas faire pareil avec les Corses ? Il n’y a pas de raison après tout.

Mais pas sûr que les Corses se laisseraient museler de la sorte…

Par Denis Herrmann