Regarder un tableau doit donner du plaisir comme regarder un bouquet de fleurs, sans chercher un sens…

photos : Remi

Par Jacques Rombi

Bernard Ody est un entrepreneur repenti. Après avoir roulé sa bosse sur tous les continents, dans la presse et la publicité en Europe et aux USA, dans le commerce en Afrique, il pose ses valises à Mayotte voici deux décennies. Là il développe des affaires de location de scooters, de matériel de travaux publics, magasin de fringues pour femmes avant de rejoindre l’autre île française de La Réunion. Il change alors de casquette pour devenir formateur, histoire de transmettre son savoir de globe-trotter-entrepreneur…

Puis les nerfs lâchent voici 3 ans : « parce que j’ai toujours peint ou dessiner toute ma vie et que j’ai enfin réalisé que l’artiste était plus important que tout. Aussi parce que la réussite matérielle est un rêve utopique. Les émotions de la créativité sont intenses et surtout très personnelles, c’est une lutte avec soi-même… » Dixit l’artiste qui désormais repère, récupère et transforme tout ce qui traîne, surtout quand c’est insolite et que ça peut changer d’âme après quelques coups de peinture en mode énervé : capots de voitures, palettes, portes de congélateur, tôle ondulée, paraboles, téléviseurs, bidons d’huile. Pour lui « ce sont déjà des sculptures qu’il suffit de peindre… et puis une toile de petit format c’est 100 € alors qu’un encombrant c’est… encombrant »

Autre particularité de Bernard : l’utilisation de peintures industrielles achetées dans les magasins de bricolage, comme les pinceaux, les rouleaux… « on est dans l’art au quotidien bien au-delà de la sophistication habituelle, le plus proche possible du Street art afin de ne retenir que des masses de couleurs définir des formes, une intensité, une violence ».

Il puise son inspiration depuis la découverte du Street art à Pittsburgh (USA) dans les années 90, auquel il mêle les couleurs de l’île intense comme La Réunion est si bien surnommée. Depuis sa case de Saint Joseph dans le sud de l’île, il est aux premières loges pour être influencé par les rouges et oranges sublimes du volcan en éruption. Le résultat est étonnant, la transformation en œuvre d’art est réussie puisque : « Regarder un tableau doit donner du plaisir comme regarder un bouquet de fleur, sans chercher un sens. Les œuvres n’ont ni début ni fin, seule l’imagination du public donne la vie… »

Contact : ody.artistepeintre@gmail.com

casque intégral «effets psychiques»