Même si son métier est « la com », Céline Planel est de ces entrepreneurs dont le travail et l’inventivité font le réel succès. Inutile d’enjoliver son parcours parsemé de réussite, mais surtout « humain ». C’est le qualificatif qui s’impose, car la communication est pour elle avant tout une aventure « humaine ».

Par Alexandre Karghoo

Malgré son emploi du temps surchargé, elle nous donne rendez-vous à son bureau de Mapou dans le nord de l’île, tôt le matin. Elle a une petite heure, qui sera étonnamment suffisante. Dans un cadre unique en son genre, où les styles, les talents et les ambiances coexistent, non loin du fameux château Labourdonnais, se trouve son bureau attenant des espaces de travail ouverts où fourmille sa petite équipe de Beyond Communications. Ouverte, la salle de réunion l’est aussi, sur l’extérieur, car en terrasse : le monde corporate s’est ici laissé conquérir par celui de l’art. Et l’art, le bureau de Céline Planel en est rempli : une réplique du fameux Balloon Dog de Jeff Koons, des objets vintage – téléphone à cadran rotatif ou vieilles machines à écrire. Sur les murs : caricatures et tableaux d’artistes mauriciens…
Céline Planel a besoin d’être créative mais a surtout besoin d’être organisée car elle est à la tête de quatre entreprises qui ont en commun le socle qu’est la communication. La plus importante et la plus ancienne des quatre est Beyond Communications qui existe depuis neuf ans.

De Science Po à directrice d’agence de communication.

Née à Curepipe, Céline Planel obtient le Bac au Lycée des Mascareignes, école internationale française privée. Elle sera admise à Science Po Lille après avoir fait sa « prépa » à Paris ; elle y étudiera cinq ans, durant lesquelles elle se spécialisera dans la communication financière afin d’obtenir une maitrise en sciences politiques : les sciences humaines et la politique de certains pays l’ont toujours intéressée. « Je pense que dans un autre monde, j’aurais aimé faire de la politique ou être diplomate… », avoue-t-elle.
Embauchée chez GML (qui deviendra plus tard le groupe IBL) après son stage de fin d’études, elle y passera deux ans, au niveau de la communication, avant de refaire ses valises pour se rendre à Londres où elle travaillera deux années au sein d’une agence de communication et relations publiques. C’est en 2013 qu’elle revient à Maurice pour lancer Beyond Communications. « L’idée était de faire une agence de communication à 360°. Il n’y avait pas (à ce moment-là) d’agence qui pouvait offrir plein de services différents : communication, PR (relations publiques), marketing, digital… Les frontières entre ces métiers de la communication et du marketing sont de plus en plus poreuses. Il y avait une place ! » Ces neuf dernières années lui donnent raison. Céline a commencé seule et Beyond Communications compte aujourd’hui une trentaine d’employés à temps plein et l’équipe sera agrandie dans les prochaines semaines.

« Nous ne sommes pas des prestataires mais des partenaires »

« Beyond Communications a cette capacité à faire de la communication très corporate, tout en faisant du lifestyle (mode de vie) et du retail (vente aux particuliers). (…) Notre positionnement aujourd’hui est de pouvoir offrir tous les services dont une entreprise pourrait avoir besoin. On fait des sites web, des logos, des brochures, des films, la relecture, la traduction, la relation presse, la gestion des réseaux sociaux… » Était-ce l’objectif ? « Non », reconnaît-elle, en ajoutant qu’elle s’est lancée « naïvement » : « C’est mon approche : je suis quelqu’un d’instinctif qui avance au feeling. Je ne fais pas de grands plans ou des business plans ! C’est pas mon truc. » Si elle en est arrivée là, « c’est grâce à divers recrutements », explique-t-elle. « J’ai une expertise beaucoup plus corporate et en copywriting (rédaction). J’ai eu la chance d’être entourée de personnes qui avaient d’autres talents et qui ont amené leurs expertises dans d’autres domaines. (…) On essaie d’être vraiment proches de nos clients. Ce sont des partenaires pour nous. Nous ne sommes pas des prestataires mais des partenaires qui offrons des services. »