Ce que ne dit pas le FMI, c’est que la corruption est à la fois source et conséquence de cette situation.

photo : J.Rombi

Alors que le Fonds Monétaire International (FMI) doit statuer dans les prochains jours sur le montant de l’aide à apporter à la Grande île, son représentant résident Marc Gérard pointe du doigt les failles du système : infrastructures défaillantes, faiblesse de la pression fiscale (et son corolaire du secteur informel qui représenterait jusqu’à 24% du PIB).

Pour cette année, la loi de finances ne prévoit que 9% de taux de pression fiscale, une des performances le plus faibles du continent africain. Aussi 60% des dépenses d’investissement de l’Etat restent assurées par les aides budgétaires des partenaires techniques et financiers.
Mais surtout, le FMI par la voix de son représentant résident, constate que «les budgets alloués aux ministères de l’Éducation nationale, de la Santé publique, de la Population et de la promotion féminine, l’Eau, l’hygiène et l’assainissement ne représentent que 1% du PIB. Et que l’éducation nationale ne bénéficie que 15% du budget total au lieu de 20 au moins »*
Ainsi sans investissement dans la jeunesse et la formation, le mal-développement ne peut que continuer et s’amplifier à cause d’une démographie incontrôlée.
En bref, le FMI ne fait que répéter quelles sont les causes profondes d’un sous-développement chronique dénoncées inlassablement par les observateurs internationaux depuis un demi-siècle.
Ce que ne dit pas le FMI, en tous cas pas en toutes lettres, c’est que la corruption est à la fois source et conséquence de cette situation. Mais comment l’enrayer quand elle touche à peu près toutes les strates de la société ?
Le Conseil d’administration du FMI doit se réunir début avril pour statuer sur les 320 millions de dollars au titre du programme triannuel de Facilité Elargie de Crédit. A suivre.

Orson Razaka

*Source : CCIFM (Chambre de Commerce et d’Industrie France Madagascar)