En décembre 2019 l’Union des Comores a acheté un bateau aux enchères, L’Acadie, pour la somme de 140000 euros. Destiné à faire la liaison entre les différentes îles de l’archipel, sa remise aux normes et son départ de France ont été retardés pour cause de Covid, mais il est finalement opérationnel.

Par Benoît Berral

Sorti de son chantier naval voici cinquante ans, à la retraite depuis 2016, l’Acadie est un ferry de 42 mètres (pour une capacité de 600 passagers) encore en parfait état, en témoignent les 15000km, avec passage du Cap de Bonne-Espérance, qu’il a dû parcourir avant d’arriver à bon port. D’après l’armateur (via sa société Pégase Airdrop) Pierre-Louis de Rande, Saint-Cyrien et ancien officier parachutiste, « le bateau s’est très bien comporté. Dans les grosses vagues de 5 à 6 m (…) il a roulé mais il a tenu. C’est un super navire ! ».
L’Acadie est basé à Mutsamudu (Anjouan) et sa dizaine d’hommes d’équipage, en majorité Comoriens, seront chargés de transporter passagers et marchandises vers Moroni (Grande Comore) et Longoni (Mayotte), Mahajunga (Madagascar) et Dar-es-Salam (Tanzanie). « A la vitesse de 12 nœuds ce dernier trajet prendra environ 35h, pour un coût de 183€ aller-retour par passager », d’après l’un des marins qui s’apprêtait à faire la traversée.
Jean-Claude Itofo et le député Attoumane Allaoui (alias Andoudou), qui s’occupent des opérations de L’Acadie, sont néanmoins bien conscients que l’Acadie sera partiellement en concurrence avec les deux navires qui opèrent déjà sur certaines de ces lignes, à savoir le Djoumbe Fatima et le Maria Galanta (de la SGTM).
De plus, « un projet de liaison inter-îles », c’est-à-dire de navettes très régulières (reliant, elles, également Mohéli), bénéficie déjà d’un « financement français de 10 millions d’euros », et devrait ainsi encore renforcer la compétition à partir de 2022, d’après un diplomate européen.
En bref, beaucoup de projets simultanés après des années de dessertes inter îles aléatoires !