Le député Mansour Kamardine crie désespérément à l’aide alors que son île, Mayotte, est en proie à une guerre civile qui ne dit pas son nom. L’immigration clandestine massive, en provenance des Comores et aujourd’hui d’Afrique des Grands Lacs, déstabilise toutes les données économiques, sociales, culturelles et se traduit par autant d’actes criminels liés à des situations de survies.
Pas une semaine ne passe sans son lot de crimes organisés, meurtres, mutilations, attaques d’automobilistes, de piétons ou de collégiens, à la hache, au couteau ou à la machette…
Ce mardi 13 février encore, Mohamed A. plus connu sous le nom de Moustradani, a été mortellement poignardé à Tsingoni alors qu’il rentrait chez lui après une journée de mobilisation en faveur des “Forces vives” (mouvement de contestation mahorais).
Le tout dans un silence assourdissant des médias nationaux plus enclins à faire leurs grands titres sur les attouchements supposés de certaines stars voici 20 ou 30 ans !
Aujourd’hui, le 101ème département français est en proie à une anarchie issue de décennies d’incompétences de l’Etat. Nous dénonçons depuis 20 ans ces incompétences : chaque préfet en poste quelques temps (le temps d’une promotion après le baptême du feu mahorais), passant la patate chaude à son successeur jusqu’à la situation apocalyptique d’aujourd’hui…
Voici le dernier cri de secours que le député Mansour Kamardine a communiqué à notre rédaction.

J.Rombi

Photographie : Montage ARCHIPELS à partir de la une de notre confrère Les Nouvelles de Mayotte/Maïwenn Le Goff, en date du 7 février dernier.

« Mayotte est au bord du chaos et de l’insurrection. Cette situation est imputable à l’Etat qui failli dans l’exercice de ses compétences régaliennes (sécurité intérieure, défense physique des frontières, défense diplomatique de l’intégrité territoriale, Justice diligente et impartiale) et qui maintient une discrimination sociale patente et odieuse à l’égard des Français vivant sur le territoire le plus pauvre de France (SMIC -20% du SMIC national, allocations plafonnées à 50% de celles de droit commun etc.).
Le gouvernement nous paie de mots depuis des années en ne respectant pas même sa propre parole. Je pense notamment à la mise en place de la retraite complémentaire, qui ne coûte pas 1€ d’argent public, prévue depuis plus de 20 ans dans la législation et qui devait être effective au 1er janvier 2024, au nouveau retard sur l’agenda de la loi « Mayotte » attendu depuis 5 ans, au manque de résolution à prendre les dispositions nécessaires dans la loi « immigration » de décembre dernier.

Sus aux paroles, place à l’action !  Sus aux promesses, place aux preuves !

Le Ministre de l’Intérieur a récemment affirmé la nécessité d’aménager la Constitution pour permettre à Mayotte de demeurer Mayotte, c’est-à-dire un territoire français peuplé de Français (il y a 30 ans 90% des habitants de Mayotte étaient Français – données INSEE 1993 – aujourd’hui les Français représentent à peine 30% des habitants).
Or, le gouvernement a inscrit à l’ordre du jour du Parlement, au mois de mars, l’examen d’un projet de loi constitutionnelle permettant le dégel du corps électoral restreint en Nouvelle-Calédonie. Je demande donc au gouvernement de déposer un amendement à ce projet de loi permettant que le droit de la nationalité puisse être aménagée à Mayotte (jusqu’en 1993 le droit du sol s’appliquait à la 3ème génération). Place aux actes !
Afin d’endiguer la submersion migratoire, nous demandons aussi au gouvernement de positionner immédiatement, à la limite de la zone contigüe de Mayotte, un navire de la Marine faisant office de bâtiment de commandement et de coordination, afin que la police en mer n’autorise aucun « beechage » de kwassa sur les côtes de Mayotte, les intercepte en mer et transfère les passagers de toutes les interceptions dans un centre de transit à ouvrir dans l’emprise foncière de l’Etat, à côté du Centre de rétention administratif de Petite-Terre. Place aux actes !
Nous requérons, également, que les demandes d’asile soient traitées directement dans le centre de transit de l’Etat à créer, dans un délai maximum d’une semaine et que tout recours soit examiné directement métropole, les demandeurs étant transférés en métropole. Place aux actes !
Nous sollicitons, en outre, que les locaux, en Grande-Terre, des associations d’aide aux clandestins subventionnées par l’Etat soient définitivement fermés et transférer directement dans le centre de transit de l’Etat. Place aux actes !
De plus, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’implication éventuelle de ces structures, qui sont de véritables pompes aspirantes de l’immigration clandestine à Mayotte, aux réseaux de trafic d’êtres humains nous semblerait pertinente.
Nous appelons, enfin, la fixation de la date précise de l’examen de la loi « Mayotte » au Parlement avant la fin de la session en cours, avec un alignement social total pour 2026, un volet « infrastructures de l’Etat » (routes, aéroport etc.) permettant d’envisager un développement économique durable, une législation adaptée aux nécessités en matière de gestion de projet et d’aménagement foncier permettant de mettre en place une opération Wuambushu puissance 2 jusqu’à la reconquête complète des territoires perdus de la République à Mayotte. Place aux actes !
Gérald Darmanin est un des rares membres du gouvernement depuis 2017 (même depuis 2012) à nous avoir démontré sa résolution à exercer ses responsabilités et à avoir porté une considération à nos compatriotes du 101ème département. Les Mahorais lui en savent gré. Mais nous savons également que c’est l’action interministérielle qu’il convient de mobiliser : armées, diplomatie, Justice etc.
C’est pourquoi nous lui demandons de porter nos revendications légitimes auprès du Premier Ministre et de lui demander de mobiliser en urgence et de façon diligente l’ensemble de son gouvernement. Le Premier Ministre affirme que son gouvernement est un gouvernement d’action. Trêve de mots, place aux actes ! »

Mansour Kamardine