Après la sortie de la liste « grise » du Groupe d’action financière (GAFI – organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme) quelques semaines plus tôt, c’était une conséquence inéluctable : la nouvelle est tombée à la veille de Noël dernier, Maurice est « blanchi » en sortant de « la liste de noire de l’Union Européenne ».

En fait, des listes noires, l’Union Européenne en a plusieurs. Il s’agit dans ce cas présent d’une liste de juridictions à haut risque en termes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Maurice avait été placé en octobre 2020 sur cette liste, car la juridiction n’avait pas démontré au GAFI qu’elle avait pris toutes les mesures nécessaires pour combattre le blanchiment d’agent. L’annonce avait été faite en mai, quelques mois auparavant. Il s’agissait d’un vrai coup de tonnerre dans le ciel de la finance mauricienne. Véritable pilier de l’économie mauricienne, le centre financier mauricien (offshore) s’est rapidement mobilisé et a, avec l’État, entrepris de rapidement répondre aux recommandations du GAFI.

Un manque à gagner qui reste à évaluer

Plusieurs lois ont été votées, des renforcements de capacités apportés et un lobbying a débuté.
En octobre dernier, le GAFI a annoncé que Maurice sortait de sa liste grise. La sortie de la liste noire de l’UE n’était donc plus qu’une question de temps.
Le secteur financier peut pousser un ouf de soulagement car les institutions financières étaient plus vigilantes pour leurs transactions avec Maurice. Certains investisseurs ou potentiels clients du centre financier se tournaient de ce fait vers d’autres juridictions, aux dépens de Maurice. Le manque à gagner n’a pas encore été évalué. N’ayant été sur cette liste noire à peine plus d’un an, les effets seront sans doute rapidement estompés. Du moins, c’est ce qu’espère « l’offshore mauricien ».

Alexandre Karghoo